Élections municipales 2026 : pourquoi être maire devient de plus en plus difficile ?

Publié le 19 décembre 2025

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Élections municipales 2026 : pourquoi être maire devient de plus en plus difficile ?

Montage : Marine de la Barbée / Présentation : Mickael Elmidoro

Émission

À l’approche des élections municipales des 15 et 22 mars 2026, tv78 proposait une émission spéciale depuis la bibliothèque universitaire de l’Université de Saint-Quentin-en-Yvelines. Pendant 30 minutes, élus, universitaires et étudiants ont échangé autour d’un constat partagé : exercer le mandat de maire est devenu plus complexe, plus exigeant et parfois éprouvant.


Un mandat sous tension : démissions et renoncements en hausse

Selon l’Association des maires de France, 28 % des maires ont déjà décidé de ne pas se représenter en 2026, tandis que 30 % hésitent encore. Depuis 2020, plus de 2 400 maires et 57 000 conseillers municipaux ont démissionné à l’échelle nationale.
Si ces chiffres ne représentent que 1,3 % des 35 000 maires, leur augmentation est significative : le nombre moyen de démissions a triplé sur les trois derniers mandats.

Invitée sur le plateau, Isabelle Lacroix, sociologue et maîtresse de conférences à l’UVSQ, a rappelé que ces départs concernent majoritairement les petites communes, où les moyens humains et juridiques sont plus limités.

Pression des administrés et violences : un climat plus tendu

Autre difficulté évoquée : l’évolution du rapport entre élus et administrés.
Plusieurs maires yvelinois constatent une hausse des exigences et une relation plus conflictuelle, accentuée depuis la crise sanitaire.

Certains exemples récents dans les Yvelines illustrent cette tension :

  • actes d’intimidation,
  • dégradations de biens personnels,
  • élus placés sous protection.

Des faits qui interrogent sur la sécurité des maires et sur le climat dans lequel ils exercent leur mandat.

Charge mentale, manque de moyens et crise des vocations

Le rôle du maire dépasse largement les compétences municipales. Beaucoup décrivent une fonction exercée jour et nuit, avec une charge mentale importante.
En moyenne, le temps de travail déclaré est de 32 heures par semaine, alors que la moitié des maires ont une activité professionnelle parallèle.

Les conséquences sur la santé sont notables :

  • 87 % déclarent des troubles du sommeil,
  • 91 % évoquent une fatigue chronique.

Ces conditions interrogent sur l’avenir de la fonction. Aujourd’hui, seuls 4 % des élus municipaux ont entre 18 et 35 ans, un chiffre qui pourrait encore diminuer si les difficultés persistent.

Quel avenir pour la fonction de maire ?

La question centrale posée lors de cette émission reste ouverte :
faut-il repenser la formation, l’accompagnement et les moyens accordés aux maires pour éviter une crise durable des vocations politiques locales ?

Entre proximité avec les citoyens, responsabilités croissantes et contraintes multiples, le mandat de maire apparaît plus que jamais comme un engagement exigeant, au cœur des enjeux démocratiques.

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