Où les célibataires se rencontrent en France : lieux emblématiques, métropoles dynamiques et territoires plus isolés

Publié le 18 septembre 2025

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Où les célibataires se rencontrent en France : lieux emblématiques, métropoles dynamiques et territoires plus isolés

Article : Wilfried Richy

Chronique

En France, les pratiques de rencontre évoluent, mêlant essor des applications en ligne et attachement aux espaces publics. Des enquêtes de l’Insee, des analyses régionales et une étude de l’application de rencontre happn révèlent une géographie contrastée : des métropoles très connectées aux départements ruraux marqués par le vieillissement.


Versailles et les Yvelines : un exemple francilien

Dans les Yvelines, l’étude « CrushPoints » menée par happn met en avant les lieux préférés des célibataires versaillais : Parc et Château de Versailles, Caves du Roi Soleil, Baradoz, Place du Marché ou encore Pièce d’Eau des Suisses. Ces espaces publics, cafés et bars apparaissent comme des points de rencontre privilégiés, confirmant que la dimension physique reste essentielle, même à l’ère du numérique.

Ce constat s’inscrit dans un contexte où les modes de vie urbains favorisent le célibat : en 2018, 37 % des ménages français étaient composés d’une seule personne, contre 10 % en 1990. Cette part est particulièrement élevée dans les zones urbaines d’Île-de-France.

Une France où l’on vit de plus en plus seul

Les chiffres de l’Insee montrent une progression continue des ménages composés d’une seule personne, passant de 10 % en 1990 à 37 % en 2018.
La proportion atteint des sommets dans les départements très urbains comme Paris, le Rhône ou les Bouches-du-Rhône, mais aussi dans des territoires vieillissants tels que la Creuse ou la Nièvre, où le veuvage joue un rôle majeur.

Cette dualité se reflète dans les pratiques de rencontre : dans les grandes villes, l’offre d’événements, de bars et de lieux culturels multiplie les occasions ; dans les départements plus âgés, des initiatives locales, comme des cafés associatifs ou culturels, visent à rompre l’isolement. Dans la Creuse, par exemple, des cafés queer créent des espaces de sociabilité ouverts à tous.

Modes de rencontre : des écarts régionaux

Une analyse récente sur les couples mariés indique que les Français déclarent s’être rencontrés :

  • par le cercle amical (≈ 19 %),
  • sur le lieu de travail (≈ 17 %),
  • en ligne (≈ 16 %).

Ces pourcentages varient selon les régions : l’Île-de-France se distingue par une forte proportion de rencontres sur le lieu de travail, tandis que les Hauts-de-France affichent un recours plus marqué aux sites et applications.

L’essor du numérique, mais l’importance du lieu persiste

L’Institut national d’études démographiques (Ined) souligne que les sites et applications de rencontre jouent un rôle croissant dans la formation des couples, sans effacer les interactions hors ligne.
La pandémie de Covid-19 a renforcé cette tendance, avant un retour vers les rencontres en présentiel dès la levée des restrictions.

L’étude happn illustre cette complémentarité : « la rencontre est un triptyque composé de deux personnes, d’une rencontre et d’un lieu ». Selon l’application, le choix du premier rendez-vous influence la suite de l’histoire, d’où l’importance de cafés, parcs ou lieux culturels.

Des territoires contrastés

  • Grandes métropoles (Paris, Lyon, Marseille, Toulouse) : forte densité de célibataires, nombreuses opportunités dans l’espace public et au travail.
  • Départements littoraux attractifs (Gironde, Alpes-Maritimes) : fréquentation touristique et vie nocturne stimulent les occasions de rencontre.
  • Territoires vieillissants (Creuse, Cantal, Nièvre) : isolement plus marqué, mais initiatives locales de sociabilité.

Repères chiffrés

  • 37 % des ménages français sont constitués d’une seule personne (Insee, 2018).
  • 16 % des couples se sont rencontrés en ligne, 19 % via des amis, 17 % au travail (analyse nationale 2023).
  • Part des 75 ans et plus vivant seuls : particulièrement forte dans la Creuse, la Nièvre et le Cantal.

Une géographie des rencontres en mutation

Qu’il s’agisse des lieux emblématiques de Versailles recensés par happn, des cafés animés des grandes villes ou des initiatives rurales, la géographie des rencontres reflète une société en mouvement : davantage de personnes vivent seules, les usages numériques progressent, mais le besoin de lieux physiques pour créer du lien reste central.


Sources principales
Insee – Ménages d’une personne (2018) ; Observatoire des territoires – Part des 75 ans et plus vivant seuls ; Analyse nationale des modes de rencontre (2023).
Communiqué de presse happn – Étude « CrushPoints » Versailles (2024).

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